Vous devez vous demander. Qui a créé ce site ? Que veut dire ce nom ? Que signifie Afro-Kalina? Eh bien… laissez-moi vous raconter l’histoire de mon peuple.
La culture afrokalina
Il y a des milliers d’années, des hommes et des femmes montaient à bord de leurs canoës savamment sculptés pour conquérir de nouvelles terres. Ils quittaient les rives nord-est de l’actuelle Amérique du Sud pour la mer des Caraïbes. Ces gens étaient les Kalinago. Nos aînés disent que lorsque ces guerriers amérindiens sont arrivés sur l’île de Karukera, ils ont combattu, et on fini par se mêler, aux tribus Arawak qui avaient fait un voyage similaire quelques siècles auparavant.
Après plus de deux millénaires de vie sur les îles, de nouvelles personnes sont arrivées. Cette fois, ils sont venus de l’Est et ont apporté des armes à feu, des maladies mortelles et une volonté farouche de dominer et d’exploiter tout ce avec quoi ils entreraient en contact. La population Kalinago a considérablement diminué.
L’exploitation des îles par les Européens demandait plus de mains ; ils ont donc amené de la main-d’œuvre gratuite par chargements entiers d’Afrique de l’Ouest, en particulier du Nigéria. Cela a marqué le début de la culture Afrokalina : une base solide de coutumes africaines liées sous l’oppression aux anciennes connaissances des Kalinago autour de la nourriture, de la protection contre les éléments et de la médecine naturelle ; le tout sous le regard et l’influence des colons européens.
Notre population et notre magie ressemblent exactement à ça: métissées aux Européens, imprégnées des Kalina et fortement africaines.
House of Àṣẹ
Une définition très rapide et simplifiée de àṣẹ serait : la capacité et le pouvoir d’un être (vivant ou non) d’influencer et de façonner le monde. C’est un mot yoruba (du Nigéria) qui n’exclut ni ne crée de hiérarchies. C’est tout simplement un fait. Votre àṣẹ n’est pas mon àṣẹ. Ils servent simplement des objectifs différents. Tous nos àṣẹ ensemble peuvent nous conduire à la libération et à l’iré (une notion de félicité pour les Yoruba).
Une introduction
Je suis Lily et je suis une Afrokalina, créole, caribéenne de la génération Y née sur l’île aux belles eaux en forme de papillon (Karukera, connue aujourd’hui sous le nom de Guadeloupe). Il est fait mention de la présence de ma famille sur l’île depuis le milieu des années 1600. Pour ce qui est du àṣẹ, collectivement, celui de ma famille est très fort dans les domaines de la protection et de la guérison. En tant qu’individu, le mien est un peu plus diversifié. Cela explique l’assortiment de produits sur ce site.
L’essentiel de mes connaissances provient de ma famille et de nos traditions. Pour élargir mes connaissances, j’étudie également le Hoodoo et d’autres modalités de noires américaines.
Alors… suis-je une sorcière ? Je ne sais pas. Vous pouvez m’appeler ainsi. L’étiquette m’importe peu. Ce que je peux dire, c’est que mon île est extrêmement catholique et que j’ai grandi dans une famille catholique très pratiquante. Cependant, religion et coutumes sont deux choses différentes. J’ai également grandi dans le respect de nos traditions anciennes : les bains spirituels étaient toujours de mise, les « nettoyages » et « travaux de protection » étaient fréquents et la médecine traditionnelle était quotidienne.
La colonisation et le regard catholique ont diabolisé nos pratiques (connues sous le nom de Quimbois en français, Kenbwa en créole). Même nous, insulaires, avons intériorisé ce préjugé, alors que nous avons TOUS recours au Quimbois sous une forme ou une autre. Je ne m’identifie peut-être pas avec le mot sorcière mais ce que je souhaite, c’est nous réapproprier le Kenbwa ! C’est l’héritage de ma famille et de ma communauté et, tout comme son cousin pas si éloigné le Hoodoo, il mérite d’être reconnu comme un instrument du bien et de libération. Le Quimbois de tous les jours n’a rien à voir avec la perception pervertie du culte du diable auquel beaucoup s’accrochent. Le Kenbwa est essentiel à la communauté et a sa place dans la lumière.